Alors que l’intérieur de l’Ehpad est déjà en travaux depuis janvier, les résidents de la Colombière doivent vivre avec un chantier de construction d’un Etablissement de soins de longue durée qui devrait s’étaler sur 20 mois.
« C’est pour parler des travaux ?« , demandait, en faisant la moue, une résidente de la maison de retraite de la Colombière, située à Brunoy, vendredi 29 avril. Effectivement, l’Ehpad est en travaux depuis le mois de janvier. « On refait nos 82 chambres pour les mettre aux normes PMR« , explique Clija Bellili, directrice de l’établissement. Les résidents n’étant pas autant péniblement impactés par ces travaux, puisque grâce à un système d’alternance, 62 chambres restent accessibles, ce n’est pas de ceux là dont nous allons parler, mais plutôt de ceux qui s’opèrent à quelques mètres. Sur le même terrain, depuis le mois dernier, se construit un Etablissement de soins de longue durée (ESLD) de 84 chambres. Alors que l’atout de la résidence pour personnes âgées reposait, entre autres, sur son « parc boisé d’un hectare« , comme on peut le lire sur son site Internet, voilà que celle-ci s’en retrouve dépossédée. Naturellement, ces travaux ne font pas l’unanimité au sein de la résidence.
Pour la famille Varane*, « Il s’agit d’une autre forme de maltraitance »
D’un côté, il y a l’équipe de soignants qui voit ce projet comme un mal pour un bien. « La destruction des arbres a été l’élément déclencheur… C’est sûr que ça fait de la peine, on ne s’attendait pas à autant […] Mais cet équipement est nécessaire. Pendant l’épidémie du Covid on a eu ici un manque d’oxygène. Certains de nos résidents ont dû être envoyés à Villeneuve-Saint-Georges (94), c’était très dur« , argumente Christine Boultif, cadre de santé. « Cette nouvelle clinique […] travaillera non seulement en complémentarité avec la maison de retraite médicalisée « La Colombière » pour des résidents dont la santé vacille et avec la clinique « Les Jardins de Brunoy » pour des patients moins âgés mais tout aussi dépendants, mais aussi avec tous les établissements de santé du territoire pour lesquels elle constituera un site de recours », a expliqué l’entreprise Sagesse retraite santé, exploitant du projet.
Si certaines familles se réjouissent de l’arrivée d’un ESLD, ce n’est pas le cas de toutes. A l’instar de la famille Varane*, pour qui il s’agit « d’une autre forme de maltraitance, puisqu’ils se servent de la faiblesse des gens pour se faire du fric [sic]« . Comme l’ont bien compris les soignants, le problème réside dans l’abattage des arbres du parc (28 sur les 123 que compte la parcelle). « Les travaux de construction de l’ESLD devaient se faire sans toucher au parc« , assure cette famille, qui souligne qu’elle accepte de payer 3 500 € par mois pour « le cachet et le calme » du lieu. « Les résidents […] vont devoir subir à la fois les travaux intérieurs et extérieurs avec tout les désagréments qui en résultent : le bruit, la poussière, le stress… Un mal-être risque de s’installer chez les résidents et le personnel« , s’inquiète cette famille. Selon l’Ehpad, s’ils ne peuvent plus bénéficier de leur chemin de promenade, les résidents se baladent en attendant sur l’espace près du bassin situé à l’entrée sur la droite. « On travaille actuellement pour recréer un chemin pour accéder au parc […] Pour le moment, on a aménagé un petit potager« , tente de rassurer Clija.
Aucun arbre remarquable abattu
A la mairie, on sait que ces travaux provoquent quelques tensions. « Ce projet suscite des émotions, ce qui est légitime quand on coupe des arbres. Mais le permis de construire délivré prescrit la replantation des arbres« , commence par dire Bruno Gallier, édile de la commune. Un point important est précisé par Nicolas Dohin, élu en charge de l’urbanisme. « Ce ne sont pas des arbres remarquables » et « il n’y aura pas d’abattage supplémentaire« . Visiblement attaché à préserver l’authenticité de ce parc, l’élu est déjà « passé sur le chantier pour être en vigilance« . A noter que, dans le cadre de ces travaux, le pigeonnier ainsi qu’une grotte devraient être restaurés.
*Le nom a été modifié.