A seulement 17 ans, Gauthier Deviene est porte-drapeau pour l’UNC. Il va assister au défilé du 14 juillet dans les tribunes.
Le Républicain : Comment vous est venue l’idée de devenir porte-drapeau ?
Gauthier Devienne : « Je n’ai pas de parents militaires ou d’amis porte-drapeau, mais j’estime devoir quelque chose à mes parents, qui m’ont donné la vie, et à mon pays, qui me permet de faire des études et de vivre. Quand j’ai appris qu’il manquait des jeunes porte-drapeau à la section de l’Union nationale des combattants d’Athis-Mons, et comme je connaissais Michel Bourg, le président, j’ai sauté sur l’occasion.
L. R. : D’où vient cette passion pour l’armée ?
G. D. : Pour moi, l’armée c’est là où les valeurs humaines se voient. Dans le desert aride, les actes ont plus de sens que les paroles. Quand je rencontre des vétérans, à écouter leurs histoires, c’est incroyable. Au départ, je me disais que je ferai tâche à côté de ces hommes qui ont combattu pour la France. Mais je suis rentré dans le rang et les anciens combattants étaient ravis de me prendre sous leurs ailes.
L. R. : Le 14 juillet, vous serez dans les tribunes à Paris pour assister au défilé sous les couleurs du Bleuet de France. A votre avis, pourquoi il n’y a pas plus de jeune porte-drapeau ?
G. D. : Je pense qu’il y a trois points importants. Déjà, quand je vois la jeunesse d’aujourd’hui, je ne vois pas cette flamme dans leurs yeux qui les pousse à se battre et à réaliser leur rêve. Je ne vois que du désolement. Alors c’est sûr, ils ne vont pas se lever à 7h du matin pour défiler. Ensuite, je trouve que l’instinct national s’est perdu : le passé est le passé et ils se disent « je suis né pour voir ma vie ». Ils ne voient pas l’histoire comme une force, l’histoire collective, qui fait te sentir utile, te donne de la force et te fait ressentir que tu fais partie d’un tout. Et puis, aujourd’hui, l’image de l’armée qu’on voit tous les jours ce n’est pas la bonne. Quand on dit militaire, les jeunes pensent à ceux devant les synagogues ou qui font des rondes dans Paris.
L. R. : Et vos amis savent-ils que vous êtes porte-drapeau ?
G. D. : Certains oui. Quand ils me voient à Athis-Mons habillé en uniforme et qu’ils me demandent ce que je fais, je leur dis. L’UNC d’Athis-Mons m’a demandé de faire venir des jeunes. Alors je leur en parle et je leur dis de venir voir. Pour le moment, ils n’ont pas vraiment voulu. »
Propos recueillis par Charlotte Mispoulet