A Saint-Pierre-du-Perray, pas de rentrée en septembre pour les 4 saisons

La décision de fermer le groupe scolaire des 4 saisons a été votée en conseil municipal le jeudi 8 décembre. Avant son ouverture, des habitants ont investi le parvis de l’hôtel de ville pour manifester contre ce choix, qui s’inscrit dans un contexte économique municipal mis à mal par l’augmentation des coûts des énergies.

Il n’y avait pratiquement plus une seule place de libre pour le public, jeudi 8 décembre, à la mairie de Saint-Pierre-du-Perray. L’équipe municipale se réunissait à 20h pour son conseil. A l’ordre du jour notamment, la modification de la carte des périmètres scolaires, avec la fermeture du groupe scolaire des 4 saisons. Environ 30 minutes avant l’ouverture de la séance, près de 70 personnes étaient réunies devant l’hôtel de ville, avec l’espoir que les élus votent contre cette délibération, qui prévoit, en septembre prochain, le transfert des 300 élèves vers les quatre autres groupes scolaires de la commune.

« Laisse mon école tranquille« , « Non à la fermeture des 4 saisons« , pouvait-on lire sur les pancartes portées par les manifestants. Enseignants, directrice, parents d’élèves comme enfants, tous ont bravé le froid pour exprimer leur mécontentement. Sous les yeux des six gendarmes d’Evry-Courcouronnes appelés en renfort afin de garantir la sécurité de tous, les habitants se sont fait entendre à l’aide de mégaphones, de signaux d’alarme ou encore de légers coups portés sur les vitres de la mairie, qui était d’ailleurs fermée à clef. « On ne restreint pas l’accès. C’est juste qu’il n’y a que 25 places à l’intérieur, et ils sont 70« , a tempéré cette dernière avant de finalement ouvrir les portes. Il était près de 20h30 quand une vingtaine de manifestants pénètre dans la salle.

Quatre votes contre et quatre abstentions

Une fois le calme revenu, les règles d’un conseil municipal expliquées et la demande des manifestants de modifier le déroulement de l’ordre du jour finalement acceptée [ndlr, la délibération était annoncée en dernier, soit après 28 points à traiter], les élus ont pu rentrer dans le vif du sujet. C’est Lisbeth Caux, élue en charge du scolaire et du périscolaire, qui prend la parole. Elle évoque alors les raisons de ce choix, à savoir la « sous-utilisation des quatre bâtiments » (25 classes non utilisées sur les quatre groupes scolaires) et la « baisse des effectifs malgré l’émergence d’un nouveau quartier » (1 475 élèves en 2015, 1 464 en 2022 et potentiellement 1 462 l’année prochaine).

Sachant que l’édile, Dominique Vérots, a détaillé dans une vidéo publiée le 19 novembre, la situation financière de la commune et notamment la multiplication par trois en 2023 des factures communales de gaz et d’électricité. Cette fermeture permettrait une économie de 467 000 € par an. A l’issue du vote, quatre élus se sont prononcés contre (Fabienne Benquet, Lauréane Février, Zouhouroi Ferblantier et l’ancienne édile Catherine Aliquot-Vialat) et quatre autres se sont abstenus (Madior Dieng, Annick Dischbein, Nadège Mebtoul et Armelle Rouzier). La mesure a donc été adoptée à la majorité.

« Il n’y a ni vainqueur ni perdant« , a conclu le maire, qui promet d’accompagner les parents, les enfants ainsi que le personnel dans ce changement. « Il nous reste du chemin à parcourir sur la démocratie« , a tout de même reconnu l’édile. Une déclaration qui fait suite aux remarques adressées par certains élus, à l’image de Catherine Aliquot-Vialat et Fabienne Benquet, mais aussi par des parents d’élèves, qui pointent du doigt la méthode employée. « On a été très choqué. On a découvert cette nouvelle saugrenue via la vidéo […] Les choses auraient pu être discutées. »