Vendredi 8 septembre, la Maison d’accueil spécialisée d’Evry-Courcouronnes fêtait son 45e anniversaire. L’occasion de revenir sur l’histoire de l’établissement et de rendre hommage à André Dessertine, qui s’est investi pour faire sortir de l’hôpital les personnes atteintes de la poliomyélite.
Il n’était pas physiquement présent à la cérémonie mais c’était tout comme. Vendredi 8 septembre, à l’occasion de son 45e anniversaire, la Maison d’accueil spécialisée (MAS) d’Evry-Courcouronnes rendait hommage aux travaux d’André Dessertine. Décédé en juin 2007, son engagement sans faille pour les personnes atteintes de handicap a permis aux malades de la poliomyélite de retrouver une certaine autonomie.
Quand André Dessertine tombe malade, il est magistrat. « Une nuit, il a ressenti une douleur violente à la tête, et dès le lendemain, il a perdu l’usage de ses jambes« , pouvait-on lire sur les documents exposés sur les murs du réfectoire de l’établissement. Pris en charge à l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (92), il tisse des liens forts avec « ses camarades d’infortune« . Il créé alors l’Amicale des polios adultes, qui deviendra en 1957 l’Association d’entraide des polios et handicapés (ADEP), dont l’objectif était à l’époque de « permettre aux personnes sévèrement touchées par la poliomyélite de retrouver leur indépendance, que ce soit à domicile ou en établissement« . Car dans leur chambre d’hôpital, les malades ne pouvaient respirer que grâce à ce qu’on appelle un poumon d’acier, une cage métallique de taille humaine datant du siècle dernier qui les empêchait de faire un quelconque mouvement. Parmi les nombreuses actions de cette association, présentée comme « un pilier essentiel de la lutte pour les droits des personnes handicapées« , on retiendra la création des premiers foyers de vie médicalisés pour les malades de la polio : d’abord à Montereau (77) en 1972 puis aux Pyramides d’Evry en 1978. Ces constructions s’inscrivent dans le cadre de l’adoption de la loi votée en 1975, relative aux institutions sociales et médico-sociales, qui introduit la mise en place d’établissements autres qu’hospitaliers pour la prise en charge des malades. Quelques années plus tard, en 1981, l’ADEP développe le premier Service auxiliaire de vie de l’Essonne.
Parmi les nouveaux défis : la domotique
A sa création, la MAS d’Evry comptait 40 places, soit le double du premier foyer. Membre du groupe VYV depuis 2021, il en revendique aujourd’hui 52. « Quand on a déménagé ici en 2003, l’idée était d’offrir une dimension supérieure dans l’inclusion et l’accessibilité pour les personnes recueillies« , fait savoir Nicolas Salandini, directeur de l’établissement. A l’origine situé dans le quartiers des Pyramides, le foyer a fait ses cartons pour s’installer derrière l’hôtel de ville. Un emplacement qui permet une ouverture sur la ville, ne serait-ce que par sa proximité avec le centre. « Vous êtes des habitants d’Evry-Courcouronnes à part entière« , s’est adressé à la cinquantaine de résidents Stéphane Beaudet, édile de la ville préfecture, qui était présent aux côtés de Melinda Bayol, adjointe en charge du Handicap et de Cendrine Chaumont, élue responsable du Logement mais aussi vice-présidente départementale en charge des Affaires sociales. A noter qu’Elsa Genestier, directrice régionale VYV 3 Ile-de-France était aussi parmi les invités.
A la manière de l’ADEP – aujourd’hui présidée par Viviane Rogès Brodas – qui a été pionnière dans le maintien à domicile (notamment en créant des respirateurs mobiles), la MAS d’Evry-Courcouronnes souhaite poursuivre les innovations, notamment en intégrant la domotique pour améliorer la vie de ses résidents.