Myriam El Khomri, ministre du Travail, est venue ce mardi 26 avril à Lardy dans les locaux du centre de formation Afpa. Une visite qui s’inscrit dans le cadre du Plan 500 000 formations supplémentaires. Des manifestants avaient fait le déplacement pour tenter d’interpeller la ministre, qui porte la future loi Travail.
La formation, un axe prioritaire pour le gouvernement. Myriam El Khomri, accompagnée de Clotilde Valter, secrétaire d’Etat chargée de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage, a souhaité rencontrer le personnel de l’Afpa de Lardy, qui oeuvre pour la formation des adultes, notamment ceux en reconversion professionnelle.
La région Ile-de-France a d’ailleurs signé une convention d’engagement le 14 avril dernier, en présence de la ministre du Travail, pour la mise en oeuvre de 127 000 formations supplémentaires, dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi.
Myriam El Khomri a pu avoir un panel des formations proposées à l’Afpa, essentiellement centrées sur les métiers du bâtiment (15 sur les 20 au total). Ensuite, lors d’une table ronde, Myriam El Khomri a échangé avec une dizaine de stagiaires. Avant d’annoncer la baisse du nombre de chômeurs en catégorie A (- 60 000) pour le mois de mars.
Une arrivée mouvementée
Trente minutes avant la venue de Myriam El Khomri, une vingtaine de jeunes, opposés à la future loi Travail, ont tenté de s’approcher de l’entrée de l’Afpa pour y attendre la ministre. Les forces de l’ordre, en effectif conséquent, ont rapidement balisé le secteur pour éviter tout débordement. La CGT Renault Lardy est ensuite venu gonfler les rangs d’un groupe qui a culminé à 50 unités peu avant l’arrivée de Myriam El Khomri. A 17 heures justement, les choses se sont emballés, poussant le cortège ministériel à emprunter un autre chemin pour entrer dans l’Afpa.
Martin, étudiant à l’ENS à Paris, souhaite le retrait de la loi Travail. « Cette loi vise à individualiser le travail, commence-t-il. La modifier ? Il y a beaucoup trop de choses qui ne vont pas, comme la hiérarchie des normes, les heures supplémentaires moins bien payées, le fractionnement des temps de travail… Il faut tout simplement la retirer ». A ses côtés, Lisa et Léa, étudiantes en histoire à l’Université Paris 1, sont, depuis le début, opposés à cette loi. « Depuis le 9 mars, nous sommes dans la rue, explique Lisa. La nouvelle de la venue de Myriam El Khomri à Lardy s’est ébruitée aujourd’hui lors de la manifestation de la SNCF, et nous nous sommes organisés en vitesse. Des actions sont menées chaque jour, les communautés sont très importantes. Le mouvement ne s’arrêtera pas ».
L’annonce des chiffres du chômage, en baisse, ne devrait pas apaiser la grogne de manifestants déterminés à ne rien lâcher.
Maxime Chataigner