Les Essonniens coincés au Cap-Vert sont rentrés

Leur séjour s’était transformé en cauchemar. En vacances au Cap-Vert, Elodie et son époux, originaires de Sainte-Geneviève-des-Bois, cherchaient un moyen de rentrer en France après l’annonce du confinement et la fermeture des frontières. Après plusieurs jours, le couple est de retour en Essonne.

Arrivés sur l’île de Sal, au Cap-Vert, le samedi 14 mars, Elodie et son époux avaient appris les mesures de confinement et la fermeture des frontières loin de leurs proches. Originaires de Sainte-Geneviève-des-Bois, le couple tentaient depuis le mercredi 18 mars de trouver un billet retour : « Le dernier vol autorisé de notre compagnie était complet, nous n’avons pas pu embarquer. Et dorénavant ils n’ont plus le droit de voler. Nous envoyons des mails au consulat de France tous les jours : au début ils étaient optimistes et nous assuraient que tout serait réglé d’ici trois ou quatre jours… Mais le discours a changé, on nous dit de nous débrouiller par tous les moyens et de ne pas attendre un rapatriement », désespérait Elodie la semaine passée. Surtout qu’un premier cas de Coronavirus avait été détecté sur une île voisine : un touriste britannique testé positif.
Mais, jeudi 26 mars, la jeune femme était de retour à son domicile pour retrouver ses enfants. Elle et son compagnon ont été rapatriés jusqu’à Lisbonne avec leur compagnie initiale, la TAP, « qui a finalement décidé de récupérer ses clients« . Après une nuit à l’hôtel à proximité de l’aéroport, les deux Essonniens ont pris un vol avec AirFrance. « Un rajout de séjour qui coûte très très cher… Mais nous sommes heureux d’être rentrés, en espérant ne pas l’avoir attrapé« , confie la jeune femme.

Un pays avec peu d’infrastructures médicales

A l’instar du couple génovéfain, une autre essonnienne était au Cap-Vert lorsque le pays a décidé de fermer ses frontières. Sylvaine, originaire de Gif-sur-Yvette, a réussi à rentrer par ses propres moyens dès le samedi 21 mars. Habituée à se rendre sur l’île pour visiter des proches, elle a été avertie par des amis locaux : sur l’île de Boa Vista, elle a dû rejoindre une autre île pour tenter de prendre un vol en direction de l’Europe. « Le 20 mars j’ai pu prendre un billet avec une compagnie luxembourgeoise : le personnel a été exemplaire avec toutes les précautions pour respecter les gestes barrières. Mais nous avons appris, à l’atterrissage, que des personnes potentiellement touchées par le Covid-19 étaient dans l’avion. Après une nuit au Luxembourg, j’ai pu rejoindre Paris», détaille celle qui a dû débourser 763 € entre les différents billets et la nuit d’hôtel.

Depuis, la population capverdienne a été placée en quarantaine et les forces de l’ordre circulent dans les rues désertes pour faire respecter le confinement. Car l’île, dont l’économie repose en majorité sur le tourisme et les grands complexes hôteliers, est probablement fortement touchée par le virus. Malgré les mesures prises en amont de la crise sanitaire (installation de caméras thermiques aux aéroports et consultations obligatoires pour les seniors et enfants qui arrivaient), la pandémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur la population. « Il y a des dispensaires mais avec très peu de lits et le matériel n’est pas aussi performant que chez nous. En plus, comme il n’y a pas d’eau courante potable, les locaux utilisent énormément de gel hydroalcoolique », poursuit Sylvaine.