Essonne : De Limours à Jacqueville

Après dix années passées à former les professeurs essonniens, Eric Hamon-Parmentier enseigne aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Dans le but de financer son projet de bibliothèque, il a créé une cagnotte.

«En quittant la France, nous voulions découvrir de nouvelles réalités sociales, et surtout ne pas rester enfermés dans les quartiers français.» Il y a six mois, Eric Hamon-Parmentier, qui a grandi a Limours, a quitté l’Essonne pour la Côte d’Ivoire. Accompagné de sa femme et de leurs deux enfants de huit et six ans, les Français se sont installés à Abidjan pour trois années. Après avoir formé les professeurs de l’Essonne pendant une décennie, il enseigne désormais au lycée international Jean-Mermoz et a décidé de s’investir dans une autre école, plus modeste, en périphérie.

«Depuis cinq ans, les enfants ne peuvent pas lire, ils n’ont pas de livres», témoigne Hervé, dont la fille fait son CE1 à l’école de Jacqueville, située à 70 km de la capitale économique. Une situation compliquée pour les 2 000 élèves, faute de budget suffisant. «Pour faire un exercice, les enfants vont recopier l’énoncé, ça fait perdre beaucoup de temps. Ils sont très bon en copiage mais ce n’est pas ce qu’on leur demande», ajoute le professeur spécialisé en langues vivantes. Face à cette réalité, l’homme de 46 ans a décidé d’agir.

Une cagnotte pour récolter 3 500 €

Son projet est composé de plusieurs phases. La première consiste en l’apport de manuels scolaires. «J’ai profité de mon réseau d’inspecteurs académiques pour collecter les livres», détaille Eric. Ceux des Ulis, d’Orsay et de Dourdan ont relayé cet appel. Acheminés par conteneur lundi 6 janvier, ils devraient arriver dans les classes d’ici un mois. La seconde phase concerne la remise en état (peinture et mobilier à fournir) d’un local, afin d’y stocker les livres. Le dernier point est l’ouverture d’une bibliothèque jeunesse, alimentée par des éditeurs locaux. Inutile d’importer des livres de France qui ne feront pas écho aux enfants. «Par exemple, une histoire avec un renard, ils ne savent pas ce que c’est», argumente Eric. Pour mener à bien ses initiatives, une cagnotte en ligne a été lancée sur Okpal. L’ojectif est de récolter 3 500 € d’ici deux mois.

Vous pouvez suivre l’avancée du projet sur sa page Facebook.