Cette année, la rédaction du Républicain de l’Essonne a choisi de mettre en lumière des Essoniennes qui ont su s’imposer dans des domaines dits masculins. En ce mardi 8 mars, retrouvez nos articles consacrés à la journée internationale des droits des femmes. Entretien avec Marie-Christine Terroni, présidente de FCF Juvisy Essonne et élue à la fédération française de football.
Le Républicain : Vous êtes présidente du football club féminin Juvisy Essonne depuis dix ans mais également membre de droit du bureau exécutif de la fédération française de football (FFF). Quelles sont votre fonction et vos responsabilités ?
Marie-Christine Terroni : Je suis rattachée à la Ligue du football amateur (LFA) en tant que présidente du collège “des autres acteurs du football“. C’est-à-dire que je m’occupe des éducateurs, des arbitres, des féminines, du foot en salle ou encore des championnats de football amateurs (CFA). J’ai d’abord été représentante des clubs D1 féminins, puis j’ai été élue présidente du bureau. Nous ne sommes que trois femmes à la LFA.
L. R. : Est-ce qu’il est difficile pour une femme de se faire une place au sein d’un univers masculin, surtout à un tel niveau hiérarchique ?
M.-C. T. : Disons qu’il a fallu que je m’impose en tant que femme et que je prouve ma légitimité. Au début c’était dur de bousculer les anciens. Mais Noël Le Graët, président de la LFA, a souhaité ouvrir le football aux femmes. Le plus difficile, c’est lorsque vous êtes derrière un pupitre et que vous devez vous adresser à 250 personnes. Parmi elles il n’y a que 12 femmes, en comptant les hôtesses d’accueil ! (rires) Il suffit d’être à l’écouter et de s’armer de patience. Quand les hommes voient que vous maîtrisez le domaine, votre place va de droit. Une femme est capable de fédérer et d’être reconnue.
L. R. : En parlant de reconnaissante, pensez-vous que les femmes sont aujourd’hui plus estimées dans votre milieu ?
M.-C. T. : Il y a effectivement plus de reconnaissance qu’auparavant. C’est notamment dû aux résultats du football féminin, qui se professionnalise (même si on reste amateur) et qui attire les médias. C’est 100 000 licenciées, une coupe du monde en 2019, des arbitres féminins de haut niveau et des grandes équipes qui montent. Alors si le sport féminin est plus reconnu, notre place dans les grandes instances est plus légitime.
L. R. : Vous êtes également chef d’entreprise, vous réussissez à cumuler plusieurs postes importants. Qu’est-ce qui vous motive ?
M.-C. T. : Le plaisir d’accompagner les athlètes, de m’épanouir et aussi la fierté. Je pense avoir un beau parcours et je veux transmettre mes valeurs. J’ai toujours beaucoup admiré Marilou Duringer (De 1985 à 1994 elle représente le football féminin à la FFF et devient accompagnatrice de l’équipe de France aux Jeux olympiques, ndlr), c’est un modèle car elle s’est battue seule pendant des années.