Ces manifestations ont commencé à 11h ce mardi 8 octobre et dureront jusqu’à 14h. Sur plusieurs axes routiers de l’Essonne, les agriculteurs sont présents afin de crier leur colère et leur inquiétude face à une situation de plus en plus difficile.
« Aujourd’hui nous voulons passer notre message avec force. Nous ne faisons pas de blocages, mais nous voulons rappeler que nous sommes menacés aujourd’hui. La France veut-elle encore de ses agriculteurs ? », s’interroge Frédéric Arnoult, exploitant à Bouville, présent avec une dizaine de ses collègues sur le rond-point de la RN20 à Morigny-Champigny.
En Essonne, d’autres blocages ont lieu, notamment au niveau du Ring des Ulis. Pour tous les agriculteurs mobilisés l’agribashing qu’ils subissent au quotidien, non seulement des les grands médias, mais également sur le terrain, ajouté aux dernières déclarations gouvernementales sur les zones de non traitement, viennent alimenter la colère.
« Une minorité de la société civile dénigre les progrès de la science qui nous permettent d’avoir une espérance de vie croissante sans connaître de famine depuis l’après-guerre », soulignent la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dans un communiqué commun.
« Nous avons l’agriculture la plus durable du monde. Mais aujourd’hui des agriculteurs ont peur de sortir leur tracteur, même quand ils ne travaillent pas avec la chimie dans leur champs, tant ils ont peur de se faire attaquer », rappelle Frédéric Arnoult.
Une réalité hélas bien présente ici en Essonne où le discours de division entre des habitants vertueux et des agriculteurs soi-disant « empoisonneurs » porte de plus en plus. Mais à force de trop diviser sans expliquer la réalité, le fossé se creuse entre les agriculteurs et une grande partie de la population.
« Les agriculteurs ont un rôle environnemental, social et économique. Mais aujourd’hui la profession est à bout. On est à deux doigts de voir les agriculteurs monter à Paris ou dans les grandes capitales régionales », ajoute-t-il.
Mais son inquiétude est que cette mobilisation se fasse en se passant des corps intermédiaires, « comme le gouvernement le fait aujourd’hui », et que le mouvement devienne difficile à canaliser.