Le Paris Grand Slam débute aujourd’hui à 10 heures à l’AccorHotels Arena. Cinq judokas de l’Essonne seront sur les tatamis. Sept autres suivront demain. Tour d’horizon des chances de médailles.
Comme le tennis ou le golf, le judo a aussi ses tournois du Grand Chelem. Le premier de l’année 2018 a lieu à Paris ce week-end. Les meilleurs judokas du monde seront présents. La délégation française comptera 56 représentants, dont une douzaine sont licenciés dans trois clubs de l’Essonne : Force Longjumeau Alliance Massy 91 (6), Sainte-Geneviève Sports (5) et le JC Chilly-Mazarin/Morangis (1).
Parmi les douze Essonniens engagés, trois seulement vont faire leurs grands débuts au Paris Grand Slam : le Chiroquois Richard Vergnes (-60 kg), le Génovéfain Julien La Rocca (-73 kg) et le Flamiste Brahima Keita (-90 kg).
Ce dernier, légèrement blessé à la cheville, tiendra finalement sa place dimanche après avoir effectué un essai concluant cette semaine à l’entraînement. Mais contrairement à ses deux compères, le champion de France des moins de 90 kg n’a aucune expérience du niveau international. A 22 ans, il effectue son baptême du feu. En revanche, Julien La Rocca (26 ans), également champion à Saint-Quentin-en-Yvelines a déjà disputé plusieurs tournois européens individuels ou par équipe avec son club. « Il s’est d’ailleurs souvent illustré contre des combattants de top niveau mondial comme le Géorgien Tatalashvili à l’European Cup 2015, qui était vice-champion d’Europe cette année-là, précise Celso Martins, le manager de Sainte-Geneviève Sports. Jamais appelé en sélection, Julien est tout frais au niveau international. C’est un garçon bourré de qualités qui peut surprendre, d’autant qu’il a été galvanisé par son premier titre de champion de France. » Il sera à suivre ce samedi avec Richard Vergnes. Réserviste l’an dernier, le Chiroquois est cette fois bien titulaire et en pleine possession de tous ses moyens. « Richard est très affûté et très motivé. Le stage en Corée lui a fait du bien, estime son président Bruno Morel, qui aurait aimé le voir en Grand Prix avant. Il passe des Continental Open au Grand Slam, il y a une énorme marche à gravir. »
Elle n’aurait pas dû disputer le Grand Slam de Paris mais Coraline Marcus Tabellion (-52 kg) a bénéficié du forfait de Marie Orsini (US Orléans). A 19 ans, la Flamiste, qui n’est encore que junior, dispute donc son deuxième tournoi parisien. Elle entre en lice ce samedi avec sa camarade de club Sarah Harachi (-57 kg). Mais des trois judokates de la FLAM présentes ce week-end à l’AccorHotels Arena, c’est sans aucun doute Marie-Eve Gahié (21 ans) qui sera la plus attendue demain. Passée tout près d’une médaille l’an dernier (5e), elle est la meilleure chance de la délégation essonnienne. « Mais attention, le tournoi de Paris n’est pas une fin en soi. L’objectif, ce sont les championnats du monde en septembre prochain à Bakou », prévient Baptiste Leroy, le directeur technique de la FLAM. L’entraîneur essonnien peut également compter sur Kilian Le Blouch (-66 kg) et Alexandre Iddir (-100 kg), qui sont déjà montés sur le podium à Paris. Le Blouch (28 ans) avait pris la 3e place en 2016. Iddir (26 ans) a même atteint deux fois la finale en 2015 et 2016 alors qu’il évoluait dans la catégorie des moins de 90 kg. Il arrive à Paris auréolé d’une 3e place au tournoi international de Visé (Belgique). « Le hasard a voulu qu’il rencontre le vice-champion du monde toutes catégories, Toma Nikiforov dès le premier tour. Une défaite waza ari sur une action accordée au Belge qui a fait débat et au final, un podium obtenu en remontant les repêchages. C’est pas mal », se félicite Baptiste Leroy.
Alexandre Iddir pourrait retrouver sur sa route le Génovéfain Cédric Olivar (22 ans) qui essaiera de faire mieux que l’an dernier où il avait été sorti dès le premier tour. « Cédric est inconstant au niveau international, regrette Celso Martins. Il fait encore des boulettes dans la gestion de ses combats mais ça reste un client. J’espère qu’il a gagné en maturité. » Le manager de Sainte-Geneviève compte beaucoup sur Quentin Joubert, champion de France des moins de 81 kg et Julian Kermarrec, désormais en moins de 90 kg. « A 27 ans, Quentin arrive à maturité. L’absence des quatre meilleurs mondiaux de sa catégorie lui offre l’occasion de se montrer », estime le coach essonnien. A condition que ses côtes le laissent tranquille.
Quant à Julian Kermarrec (27 ans), il a « retrouvé la hargne », dixit Celso Martins depuis son passage chez les moins de 90 kg. « Il était émoussé dans la catégorie inférieure à cause des régimes, explique le manager génovéfain. Il est en pleine forme. Il l’a montré en sortant le numéro 2 mondial (ndlr : le Géorgien Gviniashvili) lors de la Golden League fin novembre. » Et si la surprise du week-end venait de lui ? Réponde dimanche.
Aymeric Fourel