Deux jeunes hommes de 19 ans, appartenant au groupe de rap GDZ ont agressé, vendredi 8 janvier, celui qui devait tourner leur clip vidéo. Ils ont été condamnés, mercredi 13 janvier.
L’audience de la 10e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance d’Evry fut à rebondissement, mercredi 13 janvier après-midi.
Devant la justice, en comparution immédiate, trois jeunes hommes de 19 ans. Deux d’entre eux sont poursuivis pour vol avec violence ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) de 5 jours et le troisième menaces de mort.
Les faits sont simples, mais c’est sans compter une annonce qui a suscité l’émoi dans la salle d’audience, pleine à craquer de jeunes gens, amis des prévenus. La victime, un jeune réalisateur de clips, «un clippeur» selon le terme employé par les prévenus, s’approche timidement de la barre et regarde droit devant lui. «Eux, je les ai mis dans la merde car ils m’ont humilié sur Internet, c’est pas eux qui m’ont agressé.»
Vol, agression et menaces
Le président du tribunal a beau émettre l’hypothèse d’une peur de représailles ayant conduit à ce changement de déclaration, la victime reste ferme avant de rejoindre le banc de la partie civile qu’il n’est plus et d’y rester prostré tout le long de l’audience.
Le procès s’est pourtant bel et bien poursuivi, sur la base des déclarations de la victime qui étaient selon le procureur de la République cohérentes et identiques à chaque audition du réalisateur de clips.
Vendredi 8 janvier donc, le «clippeur» a rendez-vous avec un des prévenus, qu’il connait puisqu’il est membre du groupe de rap GDZ pour Gang de zoo des Tarterêts à Corbeil-Essonne avec lequel il vient tourner un clip. Il gare sa voiture et suit le premier prévenu jusqu’à un chantier où attendent un deuxième jeune homme et un mineur. Là, il est agressé assez violemment et les trois adolescents s’emparent de tout son matériel vidéo et jusqu’à sa doudoune et son bonnet. Il y en a pour près de 5000 euros de préjudice. Ils repartent aussi avec la clé de la voiture dont ils vont prendre possession dans la foulée.
Menaces pour faire retirer une plainte
La suite se passe au commissariat de Corbeil-Essonne pour la victime et sur les réseaux sociaux pour les trois prévenus. L’un d’eux s’affiche sur Snapchat avec une doudoune et un bonnet qu’il affirme «ne pas être ceux de la victime». Le troisième prévenu, absent durant l’agression, écrit plusieurs menaces sur les réseaux sociaux, appelant quiconque à «lui ramener» la victime contre 200 euros. Il menace le réalisateur directement. «Je voulais le voir pour régler nos affaires. On nous a dit qu’il voulait porter plainte et nous, on était pas d’accord», déclare le concerné devant le tribunal.
Une affirmation qui justifiera un second rebondissement dans cette audience avec la réouverture des débats, le président de tribunal souhaitant requalifier les faits reprochés à ce jeune homme de menaces de mort en menace de commettre un crime ou un délit en vu de déterminer une victime à retirer sa plainte.
Les deux agresseurs ont écopé à l’issue d’une audience, que la victime a quitté avant son terme, de 10 mois de prison dont 5 avec sursis. L’auteur des menaces lui a été condamné à 5 mois de prison.