Toumany Coulibaly, champion de France du 400 m en février 2015 a été condamné à 2 ans de prison ferme pour un vol aux Ulis, commis quelques heures après son sacre. C’est sa douzième condamnation pour les mêmes faits pour le sportif de l’ES Montgeron.
Surnommé l’athlète-cambrioleur, Toumany Coulibaly, 29 ans, vient d’être condamné par le tribunal correctionnel d’Evry à une peine d’emprisonnement de 2 ans, le lundi 29 mai. Une condamnation qui vient s’ajouter aux 11 autres. La dernière remontant à janvier dernier, pour des faits identiques.
Dans la nuit du 22 au 23 février 2015, alors qu’il vient d’être sacré champion de France quelques heures plus tôt, il prend le train de Clermont-Ferrand, direction Paris, rentre chez lui pour se changer. Il troque son maillot et ses baskets contre des gants et une cagoule, emporte une masse.
50 000 euros de matériel dérobé
A 2h19 du matin, il brise la vitrine du magasin SFR aux Ulis et dérobe, avec l’aide d’au moins quatre autres complices, une soixantaine de téléphones, des cartes sim et montres connectées, pour un butin total d’environ 50 000 euros.
Le lendemain du vol avec effraction, Toumany Coulibaly a associé sa ligne à deux téléphones volés.
Depuis, le sportif a toujours reconnus les faits et a plaidé coupable devant le tribunal d’Evry.
Derrière la vitre de son box — il a été condamné à 3 ans de prison dont 20 mois de sursis le 13 janvier — Il désigne deux autres prévenus comme les deux « grands chefs« , se décrivant comme «un larbin».
Les deux autres individus en question pointent pourtant du doigt le sportif. Pour eux, c’est lui qui a organisé le cambriolage, du début à la fin. «C’est Toumany Coulibaly qui m’a proposé de faire ce braquage, explique à la barre l’un des prévenus. J’ai commencé en 2014 par lui acheté une téléphone qu’il avait volé puis il m’a proposé de participé à un casse. J’ai dit non, mais j’ai accepté d’être guetteur. En échange, j’avais des téléphones, que je revendais pour avoir de l’argent». Tandis que l’autre désigné comme l’un des deux donneur d’ordres rétorque «C’est lui-même (ndlr, Toumany Coulibaly) qui a organisé les faits. Il a toujours organisé les faits lui-même !», affirme-t-il tout en confirmant que c’est le sportif qui lui a demandé d’aller faire des repérages un peu plus tôt.
Pour le sprinteur, «ils ont fait appel à moi car j’avais gardé la masse chez moi et j’avais l’habitude de faire ça», lâche-t-il.
La personnalité du sportif en question
«Ce qui interpelle, c’est le pourquoi», se questionne la présidente. «Depuis le mois de janvier, je suis suivis pas une psychologue, une à deux fois par semaine. On a quelques réponses, pas les réponses exactes. On est encore dans mon enfance pour répondre aux questions», lui répond Toumany Coulibaly. «J’ai commencé petits dans les bêtises, j’ai connu le milieu carcéral et à 21 ans, j’ai démarré ma carrière sportive. Je n’ai pas réussi à décrocher», explique-t-il.
Si une certaine cleptomanie avait pu être évoquée durant les précédents débats, cette fois, Toumany Coulibaly semble avoir fait un travail sur lui-même. «Non, je ne suis pas cleptomane. J’ai pensé que je l’étais pendant un moment, mais un cleptomane a des limites. Moi je les ai dépassées».
«Quel gâchis, se désole la présidente. Votre réussite ce soir-là ne nous a pas suffit a combler tout ça ?», réponse tranchante du prévenu, «apparemment non» qui affirme tout de même s’entraîner en prison avec «les moyens du bord» et être «attaché à cette carrière que j’ai entaché. Je compte poursuivre pour plus tard».