Une semaine de tensions à la prison de Fleury-Mérogis

Après l’agression de six surveillants pénitentiaires dans le quartier pour mineurs, jeudi 6 avril, le personnel a décidé de bloquer la prison. Ils réclament de meilleures conditions de travail et notamment l’augmentation de leurs effectifs. Une réunion s’est tenue mardi 11 avril au sein de l’établissement entre l’intersyndicale, la direction et le directeur de l’administration pénitentiaire.

Ils avaient prévenu : « Nous allons mettre le feu à la prison. » Chose promise, chose due. Lundi 10 avril, aux alentours de 19h, près de 300 surveillants pénitentiaires se sont retrouvés sur l’avenue des Peupliers, principal accès à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

Un peu plus tôt, ils y avaient installé palettes et pneus afin de les embraser à la nuit tombée. Et, aux alentours de 21h, les barricades ont été aspergées d’essence. Là, la colère est montée encore d’un cran. Pancartes au slogan percutants vissées autour du cou, tous demandent l’amélioration de leur condition de travail. « Aujourd’hui, les détenus se croient tout permis, ils n’ont plus peur. Quand je suis arrivée, ce n’était pas comme ça. Les textes ont changé aussi. Nous faisons des heures supplémentaires mais elles ne sont pas payées », constate Nadia, 37 ans, aux 15 années de métier derrière elle.

Désengorger la prison

Pendant une semaine, les surveillants pénitentiaires ont crié leur colère. Mardi 12 avril, une rencontre entre l’intersyndicale, la directeur de l’administration pénitentiaire Stéphane Berdin et la direction de l’établissement s’est tenue au sein de la maison d’arrêt.

Via un communiqué de presse, le ministère de la justice a annoncé vouloir désengorger la prison en transférant d’ici l’été « 350 détenus supplémentaires », notamment des mineurs et des profils radicalisés. Cette annonce fait suite à l’agression de six surveillants pénitentiaires par des détenus dans le quartier des mineurs jeudi 6 avril.  « Depuis le 1er janvier 2017, 445 détenus des maisons d’arrêt franciliennes ont déjà été transférés », ajoute le ministère.

Aussi, il a annoncé vouloir « renforcer et encadrer la politique systématiques des fouilles à la maison d’arrêt de Fleury-Merogis : le directeur  a mandaté la cheffe d’établissement afin d’élaborer […] un programme de fouilles sectorielles à long terme sur l’établissement afin d’en renforcer l’efficacité dans le cadre juridique posé par la modification de l’article 57 de loi pénitentiaire. »

Retrouvez le récit de cette semaine de tensions dans notre édition du jeudi 13 avril 2017