Prévenir l’usage du « gaz hilarant », une nécessité pour la sénatrice Jocelyne Guidez

La sénatrice Jocelyne Guidez est intervenue jeudi 6 mars lors du débat sur la proposition de loi de son collègue Ahmed Laouedj, du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, sur la lutte contre les usages détournés du protoxyde d’azote.

Le protoxyde d’azote, aussi appelé gaz hilarant pour son usage détourné, est des plus nocifs. « En quelques secondes, il provoque une euphorie brève mais intense, une sensation d’ivresse immédiate qui masque des conséquences bien plus dramatiques. Le rire d’un instant peut être le prélude à un désastre neurologique et cardiovasculaire et se transformer en souffrance de toute une vie », a rappelé la sénatrice à la tribune du Sénat. En clair, derrière une apparente innocuité, c’est un véritable poison qui se cache et qui menace la santé des jeunes qui détournent l’usage de ce gaz initialement destiné à un usage médical, industriel et alimentaire pour en faire une substance récréative.

Cet usage est hélas loin d’être anecdotique et Jocelyne Guidez a rappelé les chiffres glaçants de son usage. « En 2023, 314 cas graves ont été enregistrés, contre 84 en 2020, soit près de quatre fois plus en trois ans. En 2021, 80 % des cas graves concernaient des complications neurologiques et 47 % des signalements mentionnaient une consommation quotidienne », a-t-elle détaillé.

La sénatrice a souligné par ailleurs les conséquences sur notre système de santé, « les complications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote mobilisent des ressources médicales : consultations neurologiques, examens spécialisés, prises en charge en rééducation. Un patient souffrant de complications sévères peut nécessiter plusieurs mois de suivi. Cette prise en charge pèse sur l’Assurance maladie ».

Bref, il y a urgence à agir et à prévenir. Après avoir salué le travail d’Ahmed Laouedj pour cette proposition de loi, ainsi que celui de la rapporteure, Maryse Carrère, la sénatrice essonnienne a rappelé l’impérieuse nécessité de renforcer les actions de prévention, particulièrement sur les réseaux sociaux. « Monsieur le Ministre, il serait bienvenu d’agir à la source : à quand des campagnes massives sur les réseaux sociaux, sur le même modèle que celles menées contre le tabac ou les drogues dures ? À quand une vraie politique de sensibilisation ciblée, adaptée à ces nouveaux modes de communication ? L’éducation est notre première arme face à ce fléau », a affirmé Jocelyne Guidez avec force.

Elle n’a pas éludé non plus les conséquences pour les collectivités qui doivent traiter les déchets liés à ces usages. Au nom de son groupe de l’Union Centriste, elle a donc apporté son soutien à cette proposition de loi qui a été adoptée en première lecture au Sénat le jeudi 6 mars.

Teddy Vaury
Teddy Vaury
Teddy Vaury est rédacteur en chef du Républicain de l'Essonne. Il travaille au sein de l'hebdomadaire départemental depuis 2006.