Judo : Les Essonniens en force au Paris Grand Slam

Dix Essonniens seront en lice ce week-end au Grand Slam de Paris dont Shirine Boukli (-48 kg, FLAM 91), médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Paris.

Six mois après les Jeux olympiques de Paris, le gratin mondial du judo est de retour dans la capitale ce week-end à l’occasion Paris Grand Slam. Le public pensait retrouver les héros tricolores de l’été dernier mais de nombreux forfaits (Riner, Dicko, Agbegnenou, Gaba…) ont accompagné les deux dernières sélections. Seulement cinq des quatorze olympiens seront présents sur les tatamis de l’Accor Arena, dont deux médaillés olympiques, Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90 kg) et Shirine Boukli (-48 kg). La pensionnaire du FLAM 91 effectue son vrai retour à la compétition après avoir disputé deux combats dans le cadre de la Judo Pro League. Légèrement blessée à un genou cet hiver, la triple championne d’Europe a « envie d’en découdre », dixit Simon Soubiran, son président, avec l’objectif de conserver son titre acquis l’an dernier contre la Japonaise Wakana Koga, sa principale rivale en l’absence de sa compatriote Natsumi Tsunoda, la championne olympique. On retrouvera également la Suédoise Tara Babulfath, médaillée de bronze à Paris, la Portugaise Catarina Costa, vice-championne d’Europe 2023, et l’Espagnole Laura Martinez Abelenda, 5e aux JO 2024.

Shirine Boukli sera la cheffe de file d’une forte délégation essonnienne. Ils seront en effet dix judokas, dont cinq de Sainte-Geneviève Sports. Kaïla Issoufi (-70 kg), Léa Fontaine (+78 kg) et Evan Baune (-100 kg), qui est la belle surprise, ont rejoint Cédric Olivar (-100 kg) et Amadou Meïté (+100 kg), déjà sélectionnés. Si Evan Baune, tout juste sorti des juniors, « sera en apprentissage » pour sa première sélection en équipe de France, Cédric Olivar a beaucoup à gagner en l’absence d’Aurélien Diesse, le titulaire aux JO. « Le podium sera compliqué à atteindre, mais il peut terminer dans le top 7. S’il s’en donne les moyens, il peut être parmi les deux meilleurs français », estime Laurent Bosch. Cédric Olivar devra affronter d’entrée une tête de série, le Portugais Jorge Fonseca (12e mondal). Même chose pour Amadou Meïté qui sera opposé à l’Ouzbek Utkirbek Turoboyev, tête de série numéro 6. « Malgré les absences, la catégorie est relevée, assure l’entraîneur génovéfain, mais avec seulement 18 engagés, tu peux être pratiquement classé en gagnant un seul combat. »
Kaïla Issoufi et Léa Fontaine devront se mettre en évidence pour aller chercher d’autres sélections dans deux catégories très concurrentielles. Si Margaux Pinot, la championne du monde des moins de 70 kg, manque à l’appel, Marie-Eve Gahié (non classée aux JO), Florine Soula, la championne de France, et Lucie Jarrot, seront de la partie. Kaïla Issoufi, qui revient bien depuis sa blessure à un genou, doit montrer un beau visage à Paris pour espérer quelque chose pour la suite de la saison. « Le mois de février est la période où tout se joue », prévient Laurent Bosch, qui attend beaucoup de Léa Fontaine après une année 2024 mitigée, marquée par une 3e place aux championnats d’Europe mais qui s’est seulement classée 7e aux mondiaux où elle était la seule Française engagée, avant de se blesser gravement à un genou. « Si elle ne monte pas sur le podium à Paris, la saison est pliée pour elle car derrière (Romane) Dicko, il y a du monde pour la place de numéro 2 française avec Coralie Haymé, qui a remporté le Grand Slam d’Abu Dhabi (en octobre dernier), Julia Tolofua, Célia Cancan et Anne-Fatoumata M’Bairo », prévient Laurent Bosch, qui s’attend à « un petit tournoi de Paris » en cette année post-olympique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils étaient 621 judokas l’an dernier, ils seront 300 de moins ce week-end.

Outre Boukli, le FLAM sera représenté par Astride Gneto (-52 kg), Chloé Devictor (-57 kg) et Mathéo Akiana Mongo (+100 kg). Quant au JC Chilly-Mazarin/Morangis, il comptera un judoka dans la sélection tricolore malgré le forfait du vice-champion olympique Joan-Benjamin Gaba (-73 kg), en phase de reprise après son opération du ménisque. Son absence a fait un heureux au sein du club puisque le jeune (19 ans) Peter Jean (-73 kg) fera sa première apparition ce samedi à Paris. « C’est une belle récompense pour lui après sa 3e place aux championnats de France où il s’est fait une entorse de la cheville, rappelle Abder Alaoui, l’entraîneur du club. Il est resté avec une attelle pendant six semaines. Il a repris mi-janvier. Pour lui, ce tournoi va servir de prise de repères. »

Aymeric Fourel

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.