A Limours, la Maison de santé pluridisciplinaire inaugurée : « Nous ne voulions pas devenir un désert médical »

L’inauguration de ce projet ô combien structurant a eu lieu samedi 14 octobre.

A voir la véritable cohorte d’élus et d’officiels présente dans la rue de la Brelandière à Limours, samedi 14 octobre en fin de matinée, pas de doute que cette inauguration était très attendue. Les sénateurs Jocelyne Guidez et Jean-Raymond Hugonet, le sous-préfet Jussien Narendra, le conseiller régional et maire de Bures-sur-Yvette Jean-François Vigier, les conseillers départementaux du canton, Paolo de Carvalho et Dany Boyer, également présidente de la communauté de communes, entre autres édiles des environs… Devant ce prestigieux parterre et nombre d’habitants de la commune, le maire, Chantal Thiriet, a officiellement inauguré la nouvelle Maison de santé pluridisciplinaire (MSP), en lieu et place de l’ancienne Trésorerie de la Ville. Les patients y seront accueillis à partir du 2 novembre.

Avec ses dix cabinets, dont neuf sont d’ores et déjà réservés à six médecins généralistes, trois infirmières, une psychomotricienne, une diététicienne et une orthophoniste, il ne fait pas de doute que cette réalisation prend une grande importance pour la commune de Limours mais aussi pour toutes celles alentours. Preuve en est, le budget de 1 700 000 € TTC nécessaires à sa réalisation, dont 945 000 € ont été supportés par la municipalité, une somme « énorme » pour une ville de moins de 6 500 habitants, a souligné Chantal Thiriet. L’Etat, les Conseils régional et départemental, l’Agence régionale de santé (ARS) ainsi que l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) ont également contribué, à hauteur de 714 000 € au total.

Un chemin semé d’embûches

Après une longue liste de remerciements adressés à l’ensemble des acteurs ayant pris part au projet, et même, pour certains, la remise de petits cadeaux, l’édile de Limours est revenue en détail sur les origines de cette Maison de santé et la façon dont elle a été pensée malgré un certain nombre de difficultés rencontrées en chemin. Après avoir précisé que, « bien que la santé est une compétence régalienne », « désormais, ce sont les communes qui ont la charge de définir une nouvelle organisation d’accès aux soins, fondée sur l’accompagnement des dynamiques issues des territoires » – et regretté, à demi-mot, que ces obligations n’incombent pas à la communauté de communes -, Chantal Thiriet a déclaré : « Limours bénéficiait d’une attractivité en matière de santé jusqu’aux environs des années 2017-2018. Cependant, le décès d’un médecin et le départ en retraite de deux autres médecins nous ont contraints à réagir si nous ne voulions pas devenir un désert médical. Nous avons décidé, les élus, de relever le défi ».

Partant du constat que, parfois, des Maisons de santé similaires ont été construites sans réussir par la suite à attirer des professionnels de santé pour les faire vivre, Limours a pris le « pari risqué mais au résultat gagnant […] de travailler avec les professionnels de santé en amont de la réalisation de la MSP. […] Deux questions fondamentales émergeaient : que souhaitaient les professionnels de santé et que pouvait envisager la commune en termes de réalisation ? » S’en sont suivies de très nombreuses réunions au fil des ans, alors que le projet prenait peu à peu corps : d’abord envisagé sur le lieu de l’ancienne gare, c’est finalement le regroupement des centres des impôts décidé par l’Etat qui a laissé à la mairie un bâtiment communal idéal, « situé en plein centre ville et à proximité des pharmacies ». Puis, les différentes étapes administratives, parmi lesquelles, notamment, un refus du projet par l’Architecte des bâtiments de France, qui est finalement revenu sur sa décision au terme de « discussions vives et argumentées » avec la municipalité, se souvient Chantal Thiriet. Enfin, les travaux pouvaient débuter mais, encore une fois, le projet rencontre de difficultés : alors que la guerre en Ukraine débute, les matériaux viennent à manquer. « Au cours du chantier, la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage ont rencontré un certain nombre d’aléas, qui ont nécessairement eu un impact sur l’enveloppe financière allouée au projet », évoque l’édile : le projet avait en effet été évalué, à ses débuts, à 1 438 000 € TTC.

Un projet en bonne intelligence

Malgré tout cela, Chantal Thiriet s’est, bien entendu, félicitée de cette réalisation et a particulièrement remercié les personnels de santé qui s’y sont associé afin de lui assurer le plus de succès possible. « Je tiens sincèrement à vous remercier, les professionnels de santé, d’avoir donné de votre temps personnel pour vous créer en association et d’avoir participé à toutes nos réunions. Créés en association, cela vous permet aussi de bénéficier de subventions d’installations. Vous avez été partie prenante du projet, avec l’URPS et l’ARS. Vous avez compris nos contraintes et nos limites dans l’acceptation de vos souhaits. Ce fut parfois tendu, mais intelligemment nous avons réussi. Le taux de remplissage montre que le pari risqué était un pari gagnant. »

Thibault LE VOT
Thibault LE VOT
Journaliste dans le nord de l'Essonne.