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    Quatre idées de livres à savourer cet été, tous écrits par des Essonniens

    L’été étant propice à la lecture, la rédaction du Républicain de l’Essonne vous propose de découvrir quatre ouvrages écrits – ou co-écrits – par des auteurs locaux. L’occasion de remplacer les best-sellers traditionnels par des livres qui sortent de l’ordinaire et révèlent des talents essonniens. Bonne lecture !

    A la recherche d’une civilisation oubliée avec Yacouthir – Livre 1

    L’auteur menneçois Hervé Dross nous plonge dans les vestiges d’une ancienne civilisation dans son tout premier roman publié.

    Dans les Alpes françaises, quelques 200 mètres sous l’endroit même où se trouvait autrefois la Mer de Glace, une équipe de chercheurs fait une découverte stupéfiante. Il semblerait qu’une civilisation encore inconnue ait arpenté ce territoire, quelques dizaines de milliers d’années plus tôt. De quoi changer à jamais l’histoire de l’humanité ?
    Prenant place en 2052 (une date « assez peu éloignée pour garder les pieds sur terre et conserver de la crédibilité »), le tout premier roman publié par le menneçois Hervé Dross prend un parti pris original pour un roman d’anticipation et de science-fiction.

    En effet, il n’est pas ici question de nous emmener vers les étoiles ou vers un futur potentiel – d’autres œuvres s’en occupent déjà très bien – mais bien… de l’autre côté. Sous nos pieds, sur les traces d’un passé oublié. « Pour ce roman, je cherchais un endroit significatif de notre siècle, tout particulièrement du point de vue écologique, souligne Hervé Dross. La Mer de Glace est apparue comme une évidence : nous savons qu’elle va un jour ou l’autre disparaître et son grand âge laisse de nombreuses possibilités ouvertes : que pourra t-on bien y découvrir ? »

    Si l’on réservera la réponse officielle à cette question à nos descendants, le quinquagénaire propose dans son ouvrage une première piste en avant-première. L’occasion pour le grand amateur de René Barjavel et Mika Waltari de développer son imagination fertile (près d’une dizaine de manuscrits sont déjà dans les cartons), et d’aborder plusieurs thèmes chers à son cœur comme l’écologie, donc, mais également l’égalité entre les hommes et les femmes.

    Autant d’aspects qui amènent leur lot de réflexions, mais également de mystères : selon les premières indiscrétions, la suite du tryptique Yacouthir mettra cap vers l’Est, en direction de la Chine.

    • « Yacouthir – Livre 1 » de Hervé Dross, aux éditions Vérone, 28 €.
    Disponible sur commande sur tous les sites de librairie habituels.


     

    Traversez le portail aux côtés d’Eleanore et Anton


    L’auteure Liziel Nokomis publie un roman mêlant science-fiction et romance.

    Cette histoire est inspirée d’un rêve de l’auteure. En un mois seulement, Liziel Nokomis a écrit l’aventure d’Eleanore et de son meilleur ami Anton, un peu le matin, à la pause de midi et le soir, dès qu’elle avait du temps libre. Avec « La traversée des mondes », elle s’évade et veut embarquer les lecteurs dans un monde futuriste.

    Liziel Nokomis aime les histoires fantastiques. C’est tout naturellement qu’elle s’est lancée dans l’écriture de cet ouvrage de science-fiction avec une touche de romance qui plaira aux jeunes adultes. Eleanore et Anton viennent de fêter leurs 18 ans. Majeurs, ils ont à présent le droit de traverser un portail pour partir vers d’autres dimensions. Ils font partie de ceux prêts à tout quitter pour vivre d’autres aventures, car ils le savent : « Une fois le portail passé, il n’y a plus de retour en arrière possible. Enfin, tout du moins, personne n’a réussi à revenir pour nous prouver le contraire ». Il ne s’agit pas de la porte des étoiles de la série Stargate, mais d’un portail où ceux qui le traversent entrent dans un nouveau corps et mêlent ainsi leur esprit avec un autre. Les souvenirs et les émotions se mélangent. La question se pose : seront-ils capables de gérer leurs émotions et leurs envies en plus de celles de leur hôte ?

    Au fil des 442 pages, Eleanore va découvrir la vie d’aristocrate et dans chaque monde qu’elle intègre, elle doit se marier. Elle se rend compte que sa famille lui manque, Anton qui a traversé aussi, elle se demande quelle est sa nouvelle apparence et si lui aussi éprouve des sentiments amoureux pour elle… L’écriture est facile à lire et surprise, le livre a deux fins possibles, de quoi contenter tout le monde !

    • « La traversée des mondes » de Liziel Nokomis aux éditions Vérone, 26 €.
    Disponible sur commande sur tous les sites de librairie habituels.
    Facebook, Instagram et Tiktok : @lizielnokomis.


    « Au nom de tous nos dieux » : plongée au Moyen-âge

    Le premier roman de Serge Deloges est paru au mois de mai dernier aux éditions L’Harmattan.

    Avec « Au nom de tous nos dieux », le lecteur va plonger au Moyen-âge. Tout commence donc en 1077, « année de disgrâce et de discorde » telle qu’elle nous a été rapportée par « certains esprits chagrins », rappelle l’auteur. Attention cependant, Serge Deloges n’a pas la prétention d’avoir écrit un roman historique, au contraire, il a sous-titré ce premier roman de « récits d’instants imaginaires ».

    On commence donc la narration sous une neige drue, à Canossa au mois de janvier. Le pape Grégoire VII va à la rencontre de l’empereur germanique Henri IV. Les passionnés d’histoire sont prêts à plonger dans la fameuse affaire de Canossa, mais dans ce roman, Serge Deloges veut aller plus loin.

    Qu’il s’agisse du Pape, des ecclésiastiques, souverains, nobles, paysans ou marchands, tous ces destins et ces rencontres permettent à l’auteur de réfléchir sur les différentes apparitions de la divinité dans les croyances de chacun.

    « Les personnages, au cours de l’Histoire, sont parfois confrontés aux forces de la légende, du mythe et de la foi », affirme l’auteur. Et ces rapports aux divins évoluent au fil du temps, en fonction des révélations ou des intérêts divers.

    L’auteur se pose en observateur de ces moments charnières. Avec délectation, et un regard quasi scientifique, on découvre donc « les différents apports de populations, constitutifs des origines d’un village sympathique, situé dans ce qui deviendra l’Essonne ». Un point de vue pas forcément surprenant quand on connaît le parcours de l’auteur, fin connaisseur de l’humanité, qui a effectué toute sa carrière dans la Police judiciaire, et est aujourd’hui maire de son village du Val-Saint-Germain.

    Evidemment, ce récit suit l’avancée du christianisme de la société et l’effacement des croyances païennes. Le roman s’achève, logiquement, par la construction de l’église, au centre du village, le phare de toute la communauté mais aussi le symbole d’un nouveau pouvoir sur les hommes et leurs âmes.

    • « Au nom de tous nos dieux » est disponible sur commande aux formats papier ou numérique sur le site de l’éditeur editions-harmattan.fr.


    Alphonsus Stewart, sur les traces de la culture gaélique

     


    L’auteur savinien a écrit un roman en deux tomes sur Egan O’Rathaille, un poète irlandais de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle.

    Si Alphonsus Stewart vit en France depuis plus de 40 ans, ce natif de Dublin qui a fait carrière dans l’enseignement a toujours conservé un profond attachement à ses racines. Avec, marqué au fer rouge dans son esprit, cette enfance où il a baigné dans le parler mélodieux du Munster, qui perpétuait les tournures gaéliques subsistant dans les contes autour de l’âtre.

    Il a décidé de raconter l’histoire d’Egan O’Rathaille, « qui deviendra le plus grand poète de sa génération ». Ce contemporain de Jonathan Swift, connu pour avoir écrit « Les voyages de Gulliver », n’a pas eu la même reconnaissance.

    Il faut dire que la culture gaëlique est alors l’ennemie du pouvoir. « Le régime triomphant de Guillaume d’Orange entreprend d’éradiquer la culture gaélique », rappelle l’auteur. C’est un véritable génocide culturel qui s’organise.

    Mais il y a des résistants. Parmi eux, Egan O’Rathaille. « Il brave toutes les interdictions et sa tête est mise à prix. Le durcissement des lois punitives lui fait comprendre que l’enjeu n’est pas seulement sa propre survie, mais celle de toute une littérature millénaire », explique Alphonsus Stewart.

    Cette résistance est décrite au fil d’un récit qui a tout de l’aventure. Des allées vertes du Kerry jusqu’aux couloirs du pouvoir de Dublin, sur la frégate d’un corsaire en guerre ou sur l’île de Montserrat aux Antilles, au côté des chefs rebelles qui soutiennent le roi Jacques II, la vie du poète est synonyme de lutte pour sauver cette culture.

    Au fil des pages, Alphonsus Stewart mentionne une quarantaine de poèmes, traduits par ses soins, et que l’on peut découvrir sur son site Internet personnel. Et si la toile de fond de ces livres éclaire le lecteur sur le demi-siècle le plus noir de l’histoire de l’Irlande, elle met surtout à l’honneur la poésie gaélique classique, et le combat d’Egan O’Rathaille pour défendre une langue et une culture méconnue en France, mais qu’Alphonsus Stewart partage avec nous passionnément.

    • Les deux tomes du livre sont disponibles sur le site Internet de l’éditeur bod.fr/librairie. Rens. alphonsusstewart.org

    Aurélie Corvisy
    Aurélie Corvisy
    Journaliste dans le Sud de l'Essonne. Elle travaille au sein de la rédaction depuis 2019. Pour lui proposer un sujet d'article sur son secteur : [email protected].