Quelques jours après la mort de Carène Mézino, infirmière agressée au CHU de Reims, un incident a provoqué un vif émoi à l’hôpital de Dourdan.
L’hôpital et ses personnels ont été meurtris par l’agression mortelle subie par Carène Mézino à Reims le lundi 22 mai. Dans tous les hôpitaux de France, ce mercredi 24 mai à midi, une minute de silence a été respectée en mémoire de la jeune femme. Sur le site d’Etampes du Centre hospitalier Sud-Essonne (CHSE), c’est avec gravité que les agents se sont recueillis.
Mais alors que ce drame était encore à l’esprit de tous, un incident sur le site de Dourdan du CHSE a provoqué un émoi important au sein du personnel. Dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mai, à 2h du matin, 4 individus cagoulés ont sonné aux urgences avant d’y pénétrer.
«ll n’y a pas eu d’agression du personnel. On peut supposer qu’il s’agissait d’une tentative de vol de médicaments», indique Christophe Misse, directeur du CHSE, ce vendredi 26 mai.
Concilier la sécurité et l’accueil du public
Une infirmière, légitimement effrayée, a appelé les forces de l’ordre. Les gendarmes ont procédé à l’interpellation de deux personnes qui avaient été placées en garde à vue vendredi. «Cela intervient dans ce contexte que l’on connaît, et cela a créé un certain émoi parmi le personnel. Le CHSE a déposé plainte et va se porter partie civile », confirme le directeur.
La nuit, les Urgences sont sécurisées avec la nécessité de sonner avant de pouvoir y accéder, et avec la présence d’un agent de sécurité sur place. «Nous allons rappeler les procédures, et conformément aux consignes du ministre nous allons procéder à un audit de la sécurisation de l’hôpital», ajoute le directeur. Une rencontre avec le président de la Commission médicale d’établissement et les chefs de service a également eu lui comme suite à cet incident.
Deux jours plus tôt, lors de la minute de silence qui a eu lieu sur le site d’Etampes, Le Républicain de l’Essonne avait interrogé Christophe Misse sur cet enjeu de sécurité. Il rappelait à cette occasion à quel point la sécurisation d’un hôpital est difficile.
«Par définition, l’hôpital est un lieu ouvert, qui doit accueillir et soigner tous ceux qui en ont besoin», soulignait-il. Finalement, l’enjeu n’est pas tant la sécurisation des hôpitaux que celui de la société qu’il convient d’apaiser. « Les incivilités, les agressions verbales sont très courantes hélas».
Trop souvent, que ce soit au CHSE ou dans les autres établissements de l’Essonne, les personnels sont pris à partie par des râleurs, des mécontents ou des ignorants et parfois les trois à la fois. Une violence qui pèse psychologiquement sur les agents et qui peut user sur la durée.
La solution dépasse donc, et de loin, le cadre de l’hôpital. Ce dernier est le témoin de l’augmentation en intensité de la violence dans la société, qui dépasse de plus en plus souvent le mode verbal pour passer à l’agression physique. Il ne sera pas possible de multiplier les services de sécurité dans les hôpitaux.
Au CHSE, «nous sommes très attentifs au ressenti de nos agents, et évidemment s’il convient de mieux sécuriser, les urgences, nous le ferons. Mais, la difficulté consiste à concilier notre impératif d’accueil avec la sécurité de nos personnels», résume Christophe Misse