Le sociétaire du Judo club Chilly-Mazarin/Morangis va disputer ses seconds championnats du monde consécutifs, à 22 ans seulement. Avec la ferme intention d’asseoir son statut de numéro un français chez les moins de 73 kg.
Dix-huit judokas composent la sélection française pour les championnats du monde, qui débutent ce dimanche à Doha (Qatar). Si treize de ces titulaires étaient connus dès le 7 février, dans la foulée du Grand Slam de Paris, les autres ont été annoncés bien plus tard. Neuvième et dernier sélectionné, Joan-Benjamin Gaba aura dû attendre le
6 avril et l’annonce de la liste définitive de l’équipe de France. Et ce après avoir dû en passer par un « test-match » contre Benjamin Axus (AJA Paris XX) dont il est sorti vainqueur et soulagé. « Il y avait une grosse pression car les mondiaux étaient en jeu »,
reconnaît le sociétaire du JC Chilly-Mazarin/Morangis, qui avait bien préparé son affaire :
« On a élaboré une stratégie par rapport au profil de mon adversaire qui ne me convenait pas. » Ça a payé mais Joan-Benjamin Gaba s’est fait peur. Battu lors du premier combat « sur une erreur », il gagne les deux suivants aux pénalités, assurant son billet pour Doha avec une petite option pour les Jeux olympiques. « Ce n’est pas joué d’avance, coupe le jeune (22 ans) Essonnien. C’est important d’être aux mondiaux pour se démarquer mais il y aura encore de grosses échéances internationales comme le Masters (4-6 août à Budapest) et les championnats d’Europe (3-5 novembre à Montpellier). »
En quête de régularité
Déjà présent aux mondiaux 2022 à Tachkent (Ouzbekistant), où il avait été sorti au 2e tour par le Japonais Soichi Hashimoto avant de décrocher l’argent par équipe mixte, Joan-Benjamin Gaba, 25e au classement mondial juste devant Benjamin Axus (27e), doit encore s’affirmer comme le vrai numéro un français chez les moins de 73 kg. A ce jour, sa meilleure performance sur le World Tour est une 3e place au Grand Prix du Portugal en janvier 2022. « Je dois performer régulièrement. Il ne me manque pas grand chose pour passer le cap. Je dois travailler la gestion des combats et le kumikata », confie le natif du Perray-Saint-Léger (Yvelines) où il a débuté le judo alors qu’il jouait déjà au foot à Trappes. « J’étais tellement turbulent quand j’étais petit que mes parents m’ont mis au judo pour m’apporter une certaine discipline », raconte Joan-Benjamin Gaba qui a également pratiqué le rugby quand il a déménagé à Sèvres (Hauts-de-Seine). Mais au fil des années, il va se concentrer sur le judo qui lui apporte ses premières joies, notamment lors des championnats de France cadets 2018 où il décroche une médaille de bronze. Sur les conseils de son entraîneur de l’époque, il rejoint l’année suivante le JC Chilly-Mazarin/Morangis où il va prendre une nouvelle dimension durant ses années juniors marquées par un titre de champion d’Europe et une 5e place aux mondiaux (2021). Depuis son passage chez les « grands », il a enchaîné les compétitions (16) avec plus ou moins de succès (7e au Paris Grand Slam). « Même si la régularité n’est pas là, j’ai bien digéré ce passage délicat. J’ai essayé de rendre la confiance que l’on m’avait donné en sortant des juniors », apprécie cet amateur de RnB.
Dès qu’il a un moment de libre dans son emploi du temps, il se rend au studio OB Production, à Epinay-sur-Orge, pour « poser quelques sons » qu’il signe de son troisième prénom « Ezo » et qu’il partage avec ses amis sur les réseaux sociaux. Loin d’en faire un futur métier, la musique est surtout un moyen de s’évader du judo entre deux compétitions. Mais Joan-Benjamin Gaba sait à quoi s’en tenir s’il veut continuer dans le wagon bleu. Il devra performer durant cette année 2023 pré-olympique.
Aymeric Fourel