Dans l’optique de faire changer d’avis le promoteur immobilier Nexity, des riverains de l’avenue de la Libération ont créé une association. Leur pétition, publiée en février, compte plus de 22 000 signatures.
« Ce n’est pas que nous sommes contre ces logements, mais nous ne voulons pas de barre d’immeubles, on veut que l’esprit de l’avenue soit préservé […] Nexity fait du forcing, tout simplement. Ils considèrent qu’ils ont acheté et donc qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent« , expliquait Jean-Marie Vergne, président de l’association des Riverains de la Libération.
Celle-ci a été créée en janvier, en réaction à l’annonce d’un projet de construction de 40 logements sociaux ainsi que 23 logements destinés à la vente, répartis en deux immeubles de deux étages, au 22, avenue de la Libération à Soisy-sur-Seine. Pour tenter de faire changer d’avis le promoteur Nexity, et exprimer son refus quant à ce projet, l’association a publié une pétition en février. Le texte, intitulé « Contre la construction d’immeubles en forêt de Sénart », a récolté plus de 22 000 signatures.
L’association y évoque d’abord une myriade d’éléments afin de prouver la spécificité du quartier : la classification en zone naturelle, la proximité avec la forêt de Sénart, une densité faible (« deux maisons par hectare de terrain en moyenne« ), la circulation déjà importante sur cet axe… Elle indique aussi que la zone serait « sujette aux inondations » ainsi qu’aux « mouvements de sols« . Au-delà du projet en lui-même, ce sont les méthodes utilisées qui sont pointées du doigt. « Quand un projet se fait sur la commune, le maire a l’habitude de faire des réunions avec les riverains, il y a de la concertation. Cela n’a pas été le cas pour Nexity […] Ce n’est pas la mairie qui est aux commandes« , a réagi Cyril Gambin, conseiller municipal aussi membre de l’association. Car si le projet a été présenté aux riverains comme Jean-Marie Vergne, aucune réelle réunion publique n’a, à ce jour, été organisée.
L’instruction du permis de construire toujours en cours
Alors que le permis de construire, déposé en mairie décembre, est toujours au stade de l’instruction, Nexity assure avoir les autorisations nécessaires. Suite à un courrier écrit par l’association au promoteur, Nexity répond par une lettre et indique qu’il aurait rencontré le maire « à plusieurs reprises« , ainsi que « l’architecte des Bâtiments de France » qui aurait donné son feu vert. « Ce n’est pas un projet que je défends, mais en tant qu’instructeur du PLU, j’applique le règlement« , fait savoir le maire, Jean-Baptiste Rousseau, qui ajoute que la maison située sur cette parcelle privée, et qui serait donc vouée à la destruction, est à caractère historique puisqu’elle témoigne du passé de ville villégiature de la commune.