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    Géré par Suez depuis plus de 50 ans, le réseau d’eau potable s’apprête à changer de main

    Jeudi 9 février avait lieu la première séance du syndicat mixte fermé Eau du sud francilien. Une nouvelle organisation publique qui va gérer la production d’eau potable pour près de 1 400 000 habitants.

    L’heure est encore aux négociations, mais elles devraient aboutir dans les semaines ou mois à venir. Jeudi 9 février, une myriade d’élus sud franciliens était réunie au siège de l’agglomération Grand Paris Sud, situé à Evry-Courcouronnes. Les présidents d’agglomération Michel Bisson (Grand Paris Sud), Eric Braive (Cœur d’Essonne), François Durovray (Val d’Yerres Val de Seine) et l’élu Philippe Gaudin, conseiller délégué à la Nature en ville pour l’Etablissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, ont officialisé la création du syndicat mixte fermé Eau du sud francilien.

    Un syndicat mixte fermé regroupe exclusivement des communes et des établissements publics de coopération intercommunale. En créant cette organisation, présidée par Michel Bisson, la volonté est de se réapproprier la production de l’eau potable via le rachat collectif du réseau interconnecté sud francilien. D’une longueur de 450 km, le réseau construit par Suez est géré par le même opérateur depuis plus de 50 ans. Un monopole dans lequel les élus du territoire n’ont que très peu de marge de manœuvre.

    Si le sujet est complexe, il ne concerne pas moins de 1 400 000 habitants répartis sur les quatre agglomérations. Il est question de ceux de Grand Paris Sud et du Val d’Yerres Val de Seine, des villes de Morangis, Paray-Vieille-Poste, Savigny-sur-Orge, Valenton et Villeneuve-St-Georges (94) ainsi que des communes de Sainte-Geneviève-des-Bois, Brétigny-sur-Orge, Le Plessis-Pâté, Fleury-Mérogis, Saint-Michel-sur-Orge, Longpont-sur-Orge, Villiers-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge et Morsang-sur-Orge.

    « On veut une maîtrise publique du tarif »

    Une des raisons qui a poussé ces élus à s’investir sur la question depuis plus de trois ans est la disparité des tarifs. « La tarification actuelle va de 0,65 à 0,90 €/m3 hors taxe« , détaillait Michel Bisson. Des écarts pour lesquels les élus n’ont jamais obtenu de réponse. « Il faut que le prix soit justifié et justifiable. On veut une maîtrise publique du tarif« , s’est exprimé Eric Braive. Derrière l’enjeu social se cache aussi celui de l’écologie, puisque les eaux usées peuvent être à l’origine de pollution lors de leur rejet en milieu naturel. En se réappropriant le réseau, l’idée est aussi de mener des politiques publiques en faveur de la transition écologique.

    Afin d’être accompagné, le syndicat, qui dispose d’un budget de 200 000 €, a fait appel à Luc Allard, ancien directeur général de la régie eau d’Azur et au cabinet d’avocats parisiens SWA associés. A noter que le syndicat n’aura de compétence que sur la production. Pour ce qui est de la distribution et de l’assainissement, les agglomérations restent aux commandes.