Saint-Pierre-du-Perray : 10 ans pour construire son propre avion

Un habitant de Saint-Pierre passionné par l’aviation s’est lancé, il y a 10 ans déjà, un énorme défi.

Voilà un challenge de taille que s’est lancé Paul Torossian. Il y a maintenant 10 ans, ce passionné de voltige a entrepris la construction d’un Accrosport 2. Dimension ? 6 mètres sur 6 mètres. Son engin effectuait son premier vol vendredi 17 juin. Mais un tel projet marque. Forcément. “Heureusement que j’ai eu ma femme et mes enfants”, explique Paul. La construction terminée, il avoue : “C’est une expérience que je ne recommencerai jamais.” Car Paul a beaucoup de projets pour lui et sa famille. “Je n’en reviens toujours pas qu’il ait réussi à faire ça !”, lâche sa femme, pleine d’admiration, avant de reconnaître “On est un peu à bout de souffle, heureusement que c’est terminé.” Imaginez un peu, 9 000 heures de travail, et ce, tout seul. Forcément, pour la vie de famille ça n’est pas idéal. Mais c’est surtout très éprouvant. “Tous mes amis me l’ont déconseillé”, raconte Paul. “Il n’a jamais baissé les bras”, répond sa femme. Sportif, hyper-actif, Paul ne se laisse pas une seconde pour respirer. Il travaille en horaires décalés ce qui lui permet d’avancer dans la construction de son engin. Et pour s’aérer l’esprit, il s’est lancé dans le triathlon. Une discipline qui requiert 3 à 5 entraînements par semaine, mais sans ça “Paul ne tient pas en place”. Sa dépense d’énergie est telle que forcément quand il rentre, il s’effondre. “Il faut trouver du temps pour passer des moments ensemble”, explique-t-il. Du coup, il a converti sa femme à la voltige. Titulaire du brevet de pilote depuis ses 17 ans, il effectue 50 heures de vol par an.  “J’adore voler, et ça se passe très très bien. Avec Paul, je n’ai jamais eu peur, confie sa femme. Il est bienveillant. Je suis pressée aussi de pouvoir profiter de l’avion !

“Je ne la sentais  pas rassurée”

Paul a d’ailleurs son petit projet une fois que l’engin aura passé des tests auprès de l’Organisation pour la sécurité de l’aviation civile (Osac). Il devra effectuer 50 heures de vol, et 12 atterissages. Mais dès que l’appareil sera approuvé, Paul compte bien en faire profiter… tout le monde, ou presque. “L’idée c’est de pouvoir faire découvrir l’avion aux gens. Pourquoi pas même faire des présentations aux enfants, et pourquoi pas les faire voler !” Sa femme, elle, appréhendait un peu le décollage. “Plus ça approchait, et moins je la sentais rassurée”, explique-t-il. La grimace au visage, elle ne dément pas : “Je veux qu’il n’y ait aucune incertitude.”  Si il existe 8 avions comme celui-ci en France, tous sont différents. Paul n’était pas du genre à faire comme tout le monde, et il a suivi sa propre voie. Une voie qu’il s’est forgée au travers de rencontres. Car en dix ans, il y en a eu bon nombre. Paul s’est même rendu jusqu’en Suisse pour obtenir les précieux conseils d’un homme s’étant lui même lancé dans l’aventure auparavant. Un échange de savoir-faire nécessaire grâce à quoi Paul a pu mener son projet à terme. La construction terminée, il souhaite se lancer dans la musique. “J’ai toujours 150 projets dans la tête”, confie-t-il. Ses enfants, Raphaël et Clara âgés de 13 et 14 ans sont déjà musiciens. En apprenant le piano, Paul, partagerait une passion commune, avec sa famille. “C’est quelque chose qui me tient énormément à cœur”, avoue Paul, qui reconnaît “avoir un caractère sensible”.

Enzo Conticello