Présent sur Internet depuis les années 2010, Dane Yakan est ce qu’on peut appeler aujourd’hui un humoriste du web. Entre l’humour, les messages à faire passer et les rémunérations potentielles, Dane avance à tâtons.
« Quand j’étais petit, j’ai d’abord voulu être vendeur de jouets, puis paléontologue. Après, j’ai voulu travailler avec les animaux […] Du coup, je me demande, est-ce qu’on doit creuser dans les choses où on est bon, ou bien dans celles qu’on aime ? » Dane Yakan, est un des visages humoristiques d’Internet. Si vous, ou vos enfants, êtes amateurs de vidéos drôles publiées sur Facebook, Tiktok et Instagram, vous l’avez surement déjà croisé sur votre écran de téléphone. Présent sur le web depuis les années 2010, Dane avance à tâtons dans le nouveau métier d’influenceur.
Né à Corbeil-Essonnes un certain 12 novembre des années 1990, il déménagera aux Epinettes à Evry à ses 3 ans. « Depuis tout petit je suis passionné par les appareils », lance Dane qui se servait à 10 ans d’un petit caméscope qui appartenait à ses parents. Inscrit en art du déplacement, dans l’école ouverte par les vedettes du film culte Yamakasi, il a commencé par filmer ses acrobaties. Il se prend vite de passion pour le montage et apprend les bases avec son meilleur ami Bahi.
Dailymotion, Vine, Youtube…
Des montages de quelques minutes que les deux copains publient sur Dailymotion. D’abord autour du « parkour« , avec la chaîne Notorious Tracers (traceur est le nom donné aux personnes qui pratiquent l’art du déplacement) puis des vidéos humoristiques, sous le nom de Notorious Family, sur Youtube. « Notre vidéo sur les rêves a fait 10 000 vues. C’était énorme pour nous. » Ils ont aussi eu le temps de passer par l’époque des vines, ces vidéos de six secondes qu’on postait sur le réseau social du même nom (racheté par Twitter puis fermé en 2016). « C’est là qu’on a commencé à se faire connaître. C’était l’époque des Jaymax, Toniolife et Wil Aime. »
@dane.yakan La doudoune (le lascar 2)
Des vidéos créées à partir de son vécu et d’histoires partagées
Sauf qu’entre temps, Dane a fait quelques vidéos sans son groupe de potes, et ça fonctionne plutôt bien. Après deux années au cours Florent et paradoxalement une baisse de confiance en lui, il revient, cette fois-ci sur Tiktok pendant le premier confinement. « Je proposais des playback de film, je ne voulais pas être dans la création. J’avais peur que cette époque là soit terminée. » Depuis ça, sa productivité est au beau fixe. Dane s’inspire de son vécu et des histoires qu’on lui raconte. « Quand j’étais petit, un mec de mon quartier me harcelait. Une fois il avait même sorti un couteau, tout ça parce que je ne voulais pas lui passer un jeu de Playstation. » Cette anecdote-là, il en a fait une vidéo, publiée le 19 janvier dernier sur Tiktok. Elle est titrée : « la doudoune » (voir ci-dessus). Si ces vidéos font rire, un message se cache derrière. « Je me sers de l’art pour raconter des histoires réelles en les amplifiant […] Le but est de dédramatiser certaines situations et d’ouvrir les esprits. »
Ce métier d’humoriste 2.0, flirtant avec celui d’influenceur, Dane l’apprend sur le tas. « Il n’existe pas de formation, on ne sait pas comment faire… Quand tu cherches sur Google le salaire auquel tu peux prétendre en fonction de ton nombre d’abonnés et que tu sors ça aux annonceurs, ils te font les gros yeux. » Car oui, être humoriste sur les planches est déjà assez compliqué financièrement parlant, alors imaginez sur le web, où le contenu proposé est gratuit… Sur Internet, les finances se gèrent à coup de publicités pour les marques. Des partenariats, Dane en a fait quelques uns, notamment avec Amazon Prime sur Instagram, dans l’optique de promouvoir leurs séries et films. « En un an, on m’a payé entre 1 000 et 4 000 euros. » Pas de quoi en vivre donc. La plateforme la plus rentable serait Youtube. « Les chaînes peuvent être monétisées dès 1 000 abonnés […] Mais si il y a une insulte ou une musique sans les droits, on te démonétise ta vidéo très rapidement.»