Football : La Coupe d’Afrique des Nations déchaîne les passions au CO les Ulis

La Coupe d’Afrique des Nations fait beaucoup parler au sein de l’effectif des Ulis où une quinzaine de joueurs sont originaires d’Afrique.

Depuis l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), le 9 janvier à Yaoundé (Cameroun), c’est l’effervescence dans les rangs du CO Les Ulis. Une quinzaine de joueurs de l’équipe senior (N3) sont originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, ce qui donne lieu à quelques discussions – toujours bon enfant – entre eux.

Ndinou, le « Camerounais » : « On a peur de personne »
Et les « Camerounais » sont sûrement les plus volubiles. « On est à domicile. On a peur de personne. On a déjà gagné cinq fois la CAN. Notre palmarès parle pour nous », lance, confiant, Franck Ndinou, le milieu de terrain ulissien qui a vu les Lions Indomptables disposer des Comores en 8es de finale lundi dernier (2-1). « Ils se voient la gagner (ndlr : la CAN). Ils ont trop la confiance », lance l’Algérien Kamel Rahim, qui n’a pas vraiment eu l’occasion de s’enflammer devant les prestations des Fennecs. Eliminés dès le premier tour après un nul contre la Sierra Leone (0-0) et deux défaites contre la Guinée Equatoriale (0-1) et la Côte d’Ivoire (1-3), les tenants du titre ont déçu leurs supporteurs. « Je le sentais venir. Les joueurs étaient fatigués. Le sélectionneur (ndlr : Djamel Belmadi) aurait dû faire confiance à ceux qui avaient gagné la Coupe Arabe », estime le défenseur ulissien, qui avoue s’être fait pas mal chambrer depuis. Des choix de coaching également pointés du doigt par le « Mauritanien » Sikhou Silla. « Je n’ose même pas chambrer les autres car nous avons fait un zéro pointé (trois défaites) », ironise le gardien ulissien, qui tente d’expliquer le fiasco des Mourabitounes : « Il y a eu un changement d’entraîneur à deux mois de la CAN (ndlr : Didier Gomes Da Rosa a remplacé Corentin Martins). Il n’a pas réussi à mettre une équipe en place. Quand je vois certains titulaires et d’autres joueurs qui sont sur le banc, je m’interroge ! » Convoqué en 2016 au sein du groupe mauritanien en qualité de troisième gardien pour affronter la Gambie lors d’un match de qualification à la CAN, Sikhou Silla n’avait pas disputé la moindre minute. Mais à bientôt 30 ans, le dernier rempart des Ulis ne désespère pas. « Quand je vois qu’il y a des joueurs de National 3 qui disputent la CAN, je me dis pourquoi pas
moi ? »

Les « Maliens » majoritaires dans l’effectif ulissien
Houssein Marega aurait aimé voir son frère, Moussa, faire partie de la sélection du Mali mais ce dernier, qui a joué cinq saisons au FC Porto (L1 portugaise, 2016-2021) n’a pas été retenu « pour avoir refusé de se rendre à un rassemblement alors qu’il était blessé ». Cela n’empêche pas l’aîné des Marega de soutenir les Aigles. « J’espère qu’ils iront au moins en demi-finales, comme en 2002 lorsque le Mali avait organisé la CAN », glisse le défenseur ulissien, persuadé que les Hamari Traoré (Rennes) et autres Yves Bissouma (Brighton) sauront porter haut les couleurs vert, jaune et rouge du Mali comme l’avaient fait il y a vingt ans les anciennes gloires, Mahamadou Diarra et Seydou Keita. La Guinée Equatoriale a toutefois douché les espoirs maliens, mercredi soir (hors de nos délais de bouclage) en s’imposant aux tirs au but (0-0). Houssein Marega, qui estimait que les Aigles avaient « une belle carte à jouer » et que « s’ils allaient loin, on risquait de [les] entendre dans le vestiaire » va devoir raser les murs comme d’autres de ses coéquipiers.

Certains jouent sur deux tableaux
Avec Daouda Coulibaly, Ladjie Soukouna, Soumaïla Diawara, les frères Cissokho et l’entraîneur Mahamadou Niakaté, les Aigles sont majoritaires dans l’effectif des Ulis. Mais certains jouent sur deux tableaux. Maliens par leur mère et Sénégalais par leur père, les frères Cissokho rêveraient d’une finale entre les Aigles et les Lions de la Teranga. « Je supporte les deux équipes mais je pense que le Mali a plus de chances que le Sénégal », note Balla Cissokho, dont le pronostic est tombé à l’eau avec l’élimination du Mali et la qualification des partenaires de Sadio Mané pour les quarts de finale. « Pour moi, mes favoris sont le Sénégal et la Côte d’Ivoire, comme ça je n’ai pas pas de problèmes à la maison », confie le capitaine des Ulis, Alioune Ba, dont le père est sénégalais et la mère ivoirienne. Kévin Coulibaly, dont le papa est ivoirien, a toutefois un petit faible pour le Burkina Faso, le pays de son grand père,  car « les Etalons jouent avec leurs tripes ». Ils joueront samedi contre la Tunisie pour une place en demi-finale. Pour Bradley Vicens, supporteur des Eléphants, une seule chose compte : « Prendre une revanche sur le Cameroun qui a éliminé la Côte d’Ivoire lors des barrages à la Coupe du monde. Et pourquoi pas en finale ? ». Malheureusement pour lui, la Côte d’Ivoire est tombée contre l’Egypte (mercredi) aux tirs au but (0-0).
D’ici la finale, le 6 février, la CAN va encore faire parler aux Ulis.

Aymeric Fourel et Jérémy Andrieux

 

Aymeric Fourel
Aymeric Fourel
Rédacteur en chef adjoint des Sports au Républicain de l'Essonne.