Vendredi 10 septembre, soit un jour après l’agression du médecin du quartier Montconseil, les riverains se sont rassemblés pour le soutenir. Tous étaient sous le choc devant ces comportements violents, à l’encontre d’un généraliste en exercice depuis une trentaine d’années.
« On a grandi avec lui, il est comme un frère, un ami« , émue, Nora Abdou a du mal à s’exprimer. Cette femme de 46 ans est née et à grandi à Montconseil, un quartier de Corbeil-Essonnes. Vendredi 10 septembre, c’est elle qui organisait le rassemblement de soutien au docteur Mimoun. Un jour après l’agression qui l’a visé, alors qu’il était en rendez-vous avec une patiente et ses deux enfants.
Isabelle, voisine du 14 rue des castors, soit l’adresse du cabinet, raconte ce qu’elle a vu : « Il était 16h30. Deux jeunes cagoulés, dans la vingtaine, sont entrés dans la salle d’attente. Un homme blanc et un autre noir. Ils se sont mis dans le couloir (…) Ils ont fermé les rideaux pour qu’on ne puisse pas voir ce qu’il se passait« . Une fois à l’intérieur du cabinet, les assaillants s’en seraient pris à Roger Mimoun pour un vol. « Pour une montre !… même une rolex !« , a réagi le médecin.
En convalescence, le docteur est impacté. « Choqué après 27 ans de travail à Montconseil. En plein jour, au milieu des patients et en présence de deux enfants ! » Conscient, il s’en sort tout de même avec sept points de suture. Une plaie causée, selon les dires des riverains, par des coups de crosse. Son cabinet reste pour le moment fermé.
Payer plus pour positionner un agent de sécurité devant sa porte ?
Le médecin généraliste étant essentiel à la vie du quartier, les riverains se retrouvent embêtés. « Je n’ai plus de docteur ! Je suis obligé d’aller à l’hôpital pour mes médicaments, se plaignait Mustapha Kouchit, diabétique. On ne sait pas comment faire. Peut-être qu’en attendant, il faudrait qu’on mette en agent de sécurité devant sa porte. On ne serait pas dérangé de payer plus cher. » Un point de vue partagé par bon nombre de ses clients.
« On espère qu’il va revenir. Quel médecin va vouloir prendre sa place ? Ici, après ce qu’il s’est passé ? On nous vend une ville apaisée, alors que c’est tout le contraire (…) C’est comme ça qu’on créé des déserts médicaux« , s’est interrogée Samira Ketfi, élue de l’opposition municipale. « On est abasourdi de voir que des barbares ont touché à l’intégrité de ce médecin, et donc celle de nous tous« , s’est exprimé Azdine Ouis, figure associative de Corbeil.