Le Rugby club Massy-Essonne va recevoir 26 000 euros des clubs professionnels au titre de la réforme des indemnités de formation pour la saison 2019-2020.
Douze clubs professionnels du rugby français où évoluent dix-sept joueurs dont le RC Massy-Essonne a contribué à la formation (lire encadré) vont verser 26 000 euros au club essonnien pour le compte de la saison 2019-2020. Une somme dérisoire au vu des nombreux joueurs formés à Massy qui font aujourd’hui le bonheur des clubs de Top 14 et de Pro D2. Mais François Guionnet, le président du RCME, préfère voir le verre à moitié plein : « C’est mieux que rien. Jusqu’à l’an passé, on ne percevait rien à l’exception des indemnités pour certains internationaux et des dédommagements que le Stade Français – avec qui on a signé un partenariat en 2018 – nous a versés pour les transferts d’Azagoh, Delbouis et Etien ces deux dernières saisons. »
Le RCME n’est pas le seul club français concerné. Ils sont au total 386 à se partager une enveloppe de 500 000 euros versée par le rugby professionnel au titre de la réforme des indemnités de formation (RIF). Un projet adopté en 2018-2019 et qui s’est appliqué pour la première fois la saison dernière.
Ces indemnités sont calculées en fonction du parcours de formation du joueur, de l’école de rugby au centre de formation, et indexées chaque année sur son niveau de formation. Elles sont versées chaque saison pendant la carrière professionnelle des joueurs et pendant dix saisons à compter de la signature du premier contrat professionnel. Les indemnités bénéficiant aux clubs fédéraux et amateurs sont récoltés par la LNR, qui les transmet ensuite à la FFR. Cette dernière assure le versement aux clubs concernés.
Guionnet : « Il y a un risque »
Pour François Guionnet, si cette réforme est louable car elle rémunère les clubs amateurs, elle comprend toutefois un danger : « On risque de voir des clubs pros venir chercher des joueurs avant leur entrée en centre de formation. D’ailleurs, certains jeunes sont contactés dès la catégorie cadets. »
Autre point important selon le dirigeant massicois, « il faut revoir l’écart de valorisation entre la ProD2 et la Nationale » car le montant des indemnités est bien trop différent.
Aymeric Fourel
Dix-sept joueurs concernés dans douze clubs
Appelé en équipe de France pour le prochain Tournoi des VI Nations, Julien Delbouis (21 ans) est l’un des nombreux joueurs formés au RCME évoluant dans un club pro. Contrairement à ses partenaires de club, Sekou Macalou et Lester Etien, qui ont, eux, plus de 23 ans, le centre du Stade Français ne fait pas partie des dix-sept joueurs qui ont permis au RCME de toucher 26 000 euros d’indemnités de formation sur la saison 2019-2020. Un nombre qui va augmenter dans les prochaines années (on parle d’une trentaine de joueurs concernés parmi lesquels le Montpelliérain Gabriel Ngandébé, Le Bordelais Cameron Woki, le Stadiste Pierre-Henri Azagoh, le Racingman Jordan Joseph) permettant de faire gonfler le montant des indemnités.
Outre le Stade Français, ils sont quatre clubs de Top 14, Lyon (Bastareaud), Clermont (Cancoriet), Brive (Cerqueira) et Montpellier (D. Camara et Delhommel), et sept de Pro D2 (Biarritz, Grenoble, Montauban, Provence Rugby, Rouen, Valence/Romans, Vannes) à avoir versé des indemnités à Massy. – A.F.
• Top 14
Brive : Steevy Cerqueira (2e ligne)
Clermont : Judicaël Cancoriet (3e ligne)
Lyon : Mathieu Bastareaud (centre)
Montpellier : Yacouba Camara (3e ligne) et Youri Delhommel (talonneur)
Stade Français : Lester Etien (ailier) et Sekou Macalou (3e ligne)
• ProD2
Biarritz : Steven David (3e ligne)
Grenoble : Karim Qadiri (ailier)
Montauban : Mike Tadjer (talonneur)
Provence Rugby : Mathieu Soave (pilier)
Rouen : Mathieu Bonnot (talonneur), Antoine Frisch (centre) et Marvin Woki (2e ligne)
Valence/Romans : Dug Codjo (ailier)
Vannes : Antoine Abraham (pilier) et Maëlan Rabut (arrière)